Un nouveau départ atelier bric à book 8

Qu’est ce que j’étais venue faire dans cette galère ? N’aurait-il mieux pas mieux value rester tranquille à la maison, plutôt que de me retrouver ici comme un éléphant dans un magasin de porcelaine. A ne pas savoir quoi faire, accrochée à ma coupe de champagne comme une naufragée à son bout de bois qui cherche le salut. Je déteste ce genre de soirée où je ne connais personne, alors je ne vois pas pourquoi je croyais à un miracle sous prétexte que c’était la dernière soirée de l’année. Ce que je peux être idiote parfois, à croire qu’une pensée magique du genre « je vais passer une bonne soirée » peut influencer la réalité. Dès fois faudrait que je grandisse, peut être que je pourrais prendre ça comme résolution grandir et arrêter de prendre ses désirs pour la réalité, non je ne vais pas encore la tenir celle là.

Bon allez respire, essaye de sourire, d’avoir l’air sympa, calme peut être que les gens auront pitié et viendront te parler. Non les autres, ils se connaissent apparemment donc c’est râpé, ils rient, font des grands gestes, s’expliquent des trucs super important.

Allez c’est bon cette invitation c’était une erreur, j’ai perdu depuis un bon quart d’heure le pote qui m’avait invité et si je file maintenant, ça ne se verra pas. Oui il est 22h, si je me débrouille bien à 23 je suis chez moi et je pourrais être tranquille pour fêter la nouvelle année. Pour une fois, aussi tôt dit, aussi tôt fait moi qui tergiverse pendant des heures dans ce genre de situation.

Me voilà dans le couloir, hop je chaloupe entre les gens, direction la pièce où on entrepose les manteaux, encore une remontée avec un faux sourire, du genre je sors 2 secondes fumer une clope et je suis libre.

Ouf à mesure que je redescends les escaliers, je me sens mieux, décidemment ce genre de plan avec cette fausse joie préfabriquée et le bonheur sur commande ce n’est pas pour moi.

Me voilà dehors à essayer de m’orienter pour retrouver ma bouche de RER, environnée des bruits de Paris. Comme dans un cocon, hors du temps, avec par moment des poches de lumière. Je regarde passer les gens qui se pressent en sachant où ils vont, ils en ont de la chance parce qu’à bien y réfléchir je n’ai aucune idée de ce que je vais entreprendre cette année. Moi qui d’habitude possède un plan d’attaque avec souhaits boulot, amour, voyage, là rien que dalle. Je suis comme devant une page vierge et mon cerveau refuse d’écrire, ce qui est nouveau moi qui suis une maniaque de la programmation de ma vie d’habitude. Mais  philosopher au pied d’une porte cochère va pas faire avancer mes idées. Je regarde à droite et à gauche et je repère l’entrée du RER et me met rapidement en route. Je passe devant  un stand étrange, un mec genre biker qu’on s’attendrait à voir plutôt dans un bar enfumé  ou dans une série américaine et là à préparer des burgers. Détail incongru auquel je continue à penser en dévalant les escaliers, et lui à quoi il pense aujourd’hui à bosser comme d’hab un 31 ? Quels sont ses rêves, Est ce qu’il est aussi paumée que moi, aussi mal à l’aise de ne pas être à sa place ? Le RER passe dans 1 min, je le vois arriver au bout du tunnel, tiens et si c’était ça ma résolution pour la nouvelle année : me trouver enfin une place quelque part où je me sente bien.

Comments

[Nady]

un texte qui sent le vécu pour beaucoup d'entre nous ! Joliment décrit, criant de vérité et bravo d'être parti ! C'est un premier pas vers le changement et le bonheur ! Très belle Année 2016 !

[Leiloona]

Joli message ! Effectivement, oui, se sentir à sa place, la voie vers le bonheur ! :)



(j'ai modifié ton lien car il était faux.)

[Stephie]

C'est un peu le problème de cette société dans laquelle on veut toujours faire bonne figure, jouer le jeu. En 2016, on écoute ses envies ;)

Des bises

[Benedicte D.]

Je crois qu'on est nombreux à posséder un souvenir de ce genre!C'est tres bien décrit,avec simplicité et fluidité....J'espère juste que ce n'était pas votre réveillon de cette année!!