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le blog d'eirenamg : 1 gourmandise à partager: la lecture
24 janvier 2016

Ultra Violette de Raphaëlle Riol: variation autour de Violette.

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Ultra Violette est un roman particulier, son titre reprend le nom du personnage principal : Violette Nozière. Elle est célèbre pour avoir été défendue par les surréalistes après avoir assassiné son père en août 1933. Au début, j’ai eu peur que ça ne soit que la description d’un fait divers et finalement ça n’est pas le cas.

L’auteur nous raconte aussi sa fascination pour le personnage, elle va jusqu’à lui créer une page facebook, l’impression qu’elle la hante, qu’elle domine sa vie. Violette est un personnage complexe, jeune fille obsédée par la vie, l’envie d’un ailleurs, d’aller voir la mer. Une vie plus facile loin du minable appartement de ses parents, au 9 rue de Madagascar. Elle est une enfant gâtée qui ne se refuse rien et quand elle ne peut pas l’obtenir elle joue de ses charmes pour avoir l’argent nécessaire à ses folies. Son père personnage trouble, conducteur de train, un peu trop proche de sa fille, sa mère une femme au cœur étriquée.

On suit les folies de Violette, ses rencontres, ses mensonges au départ anodins pour sécher le lycée puis ses rêves de grandeur qui la plonge dans la prostitution. La face A du livre reconstitue sa vie, son arrestation. L’auteur aussi est présente qui nous parle de ses angoisses de la page blanche, de sa difficulté d’écrire, du fait qu’elle se laisse envahir par son histoire et l’impact sur sa vie. Le métier d’écrivain est décrit de manière originale et fait de Violette, un spectre, une muse capricieuse, un peu comme l’inspiration. Les descriptions sont précises, le rythme est rapide. J’ai apprécié de découvrir ce rapport auteur-personnage c’est ce qui a retenu le plus mon attention. Par contre, par moment la description des aventures de Violette m’a lassé.

La deuxième partie du livre face B raconte la vie en prison de Violette, et l’après en enquétant sur qui vient la chercher le jour de la sortie. Elle énumère différents personnes qui ont gravité autour de Violette et cherche le responsable comme dans une enquête ce qui est original. J’ai aimé cette alternance de fiction, d’autofiction dans le récit. L’auteur utilise ses connaissances sur la vie de Violette, fait des hypothèses en les présentant de manière originale. On est parfois agacé par cette petite fille qui cherche à devenir grande. L’auteur n’essaye pas d’en faire une héroïne, elle montre bien sa face sombre, l’absence apparent de mobile, son égoïsme mais aussi sa fragilité, l’ambigüité de son père.  Elle s’amuse avec sa création, créature, fantôme. Le personnage de fiction prend peu à peu son autonomie jusqu’à rédiger elle même son histoire. Ce côté fou de l’écriture et de sa création,  c’est ce que j’ai apprécié dans l’ouvrage. J'ai apprécié l'idée que l'auteur ne juge pas son personnage et se moque de sa réception, qu'elle laisse le choix au lecteur de se construire sa propre vision de Violette.

Donc si vous voulez découvrir comment un personnage peut obséder un écrivain et la manière dont Raphaëlle Riol rend hommage à son personnage, ouvrez ce livre.

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  • Boulimique de livres, amatrice d'émotions, à la découverte sans cesse d'univers littéraire et d'auteurs, j'adore partager mes coups de coeurs et les livres qui m'ont chamboulés. Plonger dans de nouvelles histoires et avoir des livres en stock.
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