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le blog d'eirenamg : 1 gourmandise à partager: la lecture
19 décembre 2016

Instant parisien atelier bric à book numéro 49

paris-notre-dame

© Julien Ribot

C’était toujours la même émotion quand elle rentrait la nuit, peu importe le nombre de fois où elle l’avait déjà vue cette lumière sur Notre Dame, ces feux dans Paris. Ca lui faisait toujours son petit effet même avec les années qui défilaient. Elle avait l’impression d’avoir la ville pour elle seule, d’être dans le Paris des romans de Balzac, Zola et Hugo, que les rêves allaient pouvoir se réaliser au cœur de la nuit.

 Elle n’entendait que le bruit de ses pas dans la rue, en face d’elle les passants plutôt rares à cette heure semblait être en pause silencieuse. Tout en continuant son chemin vers la berge, elle se rappela son arrivée à Paris, pleine d’espoir, plus jeune qu’aujourd’hui. Cet émerveillement face à la ville Lumière, l’impression de marcher au cœur de l’histoire de ne plus savoir où lever la tête. D’être impressionnée par cette immense cathédrale blanche, ses gargouilles, son parc. La multitude des gens, leurs pas pressés, les langues et les couleurs différentes, tout semblait démultiplié ici. Avoir envie de prendre des photos à tout bout de champ ; de la grande dame de fer en été, hiver, de nuit comme de jour avec ses lumières qui brillent. Se rappeler le froid qui l’avait envahie quand il n’y avait eu que des bougies et des mots place de la République, le silence puis les mots, les bruits lors de la marche de janvier. Le tintement des cyclistes qui passent à toute allure et des moments suspendus aux terrasses de café.

Cette fascination, répulsion pour la ville était toujours là, car l’envers c’était aussi ce gris, ce souffle de pollution. Ces gens qui vous bousculent, font la gueule. Ces sans abris aux abords du métro, ses appels à l’aide quotidien en prenant les transports qui font qu’on se blinde peu à peu. Comme un pantin mécanique, la ville nous dépouille de notre humanité, on se met à courir comme les autres, à détourner le regard, à râler après les galères des transports pour être un bon parisien. Mais souvent, le premier émoi, la fascination pour l’architecture revenait, à chaque fois que ses pas se rapprochaient des quais, de la Seine.  Comme une vibration, un écho secret de son âme.

Elle avait voulu la voir une dernière fois, cette image de Paris idéal, ses espoirs et ses rêves enfouis, avant de sauter. Un dernier regard, une émotion devant cette beauté qui continuerait quand elle ne serait plus. Ces pierres des siècles passées qui resteraient à veiller sur la ville et ses milliers de fourmis.

 ©eirenamg

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Commentaires
N
belle description de notre capitale que je partage grandement ! <br /> <br /> "Comme un pantin mécanique, la ville nous dépouille de notre humanité, on se met à courir comme les autres, à détourner le regard, à râler après les galères des transports pour être un bon parisien. Mais souvent, le premier émoi, la fascination pour l’architecture revenait, à chaque fois que ses pas se rapprochaient des quais, de la Seine. Comme une vibration, un écho secret de son âme." : j'ai l'impression de vivre quotidiennement depuis de nombreuses années ce que tu écris ! bravo et belles fêtes miss dans les fruits de notre île ;-)
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B
Elle est belle cette fin si triste qui nous fait souvenir que cette ville magnifique, lumineuse et magique, contient tout et son contraire.....Qu'elle est constituée de milliers d'existences fragiles qui ne sont parfois que des solitudes profondes juxtaposées.....Que la cadence de son rythme souvent infernal peut pousser à souhaiter connaître enfin le repos même éternel .....
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L
Triste fin pour ce texte tout en délicatesse. En tant que touriste ponctuelle je préfère garder l'image de l'émerveillement, de Paris la ville poétique, la ville des lumières, la ville de l'amour.<br /> <br /> Très joli texte en tout cas.
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L
Amour et désamour de Paris, je connais bien cette ambivalence.<br /> <br /> Très beau texte malgré cette fin brutale. Bises ma belle.<br /> <br /> <br /> <br /> Virginie Vertigo
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L
Oh oui, Paris la dual, Paris la belle et la polluée ... J'ai choisi d'avoir sur elle le regard aimant (en faisant le déni du reste, tout en sachant que le négatif est là.)<br /> <br /> <br /> <br /> Joli. Me suis sans doute identifiée à cette jeune femme amoureuse des lumières (suis pareille.)
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  • Boulimique de livres, amatrice d'émotions, à la découverte sans cesse d'univers littéraire et d'auteurs, j'adore partager mes coups de coeurs et les livres qui m'ont chamboulés. Plonger dans de nouvelles histoires et avoir des livres en stock.
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