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le blog d'eirenamg : 1 gourmandise à partager: la lecture
27 février 2017

Progrès atelier bric à book numéro 59

progres

© Fred Hedin

Le progrès !

 On nous bassinait avec le progrès, que notre époque était celle du progrès, que depuis des siècles la société avançait vers lui. Le progrès de quoi ?

Celui de ne plus être capable de se rappeler un numéro de téléphone tout ça parce que maintenant on l’enregistre direct dans son téléphone. Le progrès de pouvoir programmer sa machine à laver, de recevoir des mails à n’importe quelle heure et jour. Le progrès de l’onglet vu sur les réseaux sociaux qu’on ne peut même  pas dire qu’on a raté le message. Génial ! Le magnifique fil à la patte avec les téléphones, la géolocalisation qui n’est plus de la science fiction, la collecte de données publicitaires oui un grand pas pour l’humanité c’est clair !

Le GPS, invention du progrès, magnifique le GPS si on le suivait vraiment jusqu’au bout parfois on se retrouverait gentiment dans un mur, la mer, un no man’s land qui n’existait pas avec la petite voix qui nous dit :"nouveau calcul".

Enfin bref, avec les futures voitures intelligentes, les montres connectées etc. ils ne savaient plus quoi inventer comme gadget et tout ça au nom du sacro saint progrès.

Et pour le reste au fur et à mesure, les objets qui avaient été considérés comme vitaux, comme ici les machines à écrire,  les vieux téléviseurs, les radios cassettes remisés au grenier. Au rebut à ne plus savoir quoi en faire.

 Objets obsolètes ancienne image du progrès qui font doucement sourire comme quand on voit un ancien film. On se rappelle des téléphones fixes, des monstrueux ordinateurs et des minitels. Le minitel création française qui avait disparu définitivement il n’y a pas si longtemps et qui n’avait pas résisté à l’ogre internet. Internet des années 1990 où il fallait des heures parfois pour afficher une page, où on pouvait surfer sans payer, ça faisait très ancien combattant tout ça, vieux con limite mais c’était le cas. A l’époque elle n’aurait jamais pensé utiliser les réseaux sociaux en instantané, se guider avec son téléphone et être joignable tout le temps. Et dire qu’elle avait résisté jusqu’à ses 17 ans pour ne pas avoir de portable et que ses parents puissent la joindre  à n’importe quel moment. Maintenant dès le primaire les mômes se baladaient avec un téléphone et leurs querelles de bac à sable se transformaient en harcèlement virtuel un grand progrès.

Mais à côté de ça, à côté de tous ces objets à recycler, de ces obsolescences programmées pour nos derniers Smartphones ou télé. On n’était pas capable de choses toutes simples comme dire bonjour dans la rue, tenir une porte, laisser sa place dans les transports. Prendre des nouvelles de ses voisins, regarder les gens dans les yeux sans se sentir agresser, baisser le volume de sa musique, ne pas parler à tout bout de champ dans son téléphone. Pollution sonore quotidienne, incivilité érigée en loi dans les grandes villes et qui ne choquait quasiment plus personne. Mais on pouvait être alerté du résultat du foot en temps réel, jouer avec what’s ap et se faire une tête animale ou marcher pour chercher des créatures imaginaires donc tout allait bien. On pouvait inventer des vérités alternatives, ériger les excuses publiques comme remise à zéro de toute malhonnêteté politique, bel esprit critique lié à toute puissance de l’image, du matraquage, du buzz. Par contre utiliser les nouvelles technologies pour haïr, déverser son fiel, des horreurs sous couvert d’humour, de liberté d’expression  no problème. Est-ce vraiment un progrès de réduire sa pensée à 140 caractères et de suivre comme un mouton la mode?

Le côté humain, respectueux, honnête devenait une denrée rare, comme la bienveillance plutôt associée à la moquerie, la bêtise la naïveté, triste époque glacée et technologique qui n’entendait pas les signaux d’alarme de plus en plus perçant obsédée par son nombril, son petit confort et son téléphone.

Mais comme l’histoire est cyclique en regardant ces objets porteur d’espoir d’une époque, elle se demandait qu’est ce qu’il allait arriver après ? Vers quoi l’homme se dirigera après avoir fini de jouer avec ses gadgets quand il regardera  enfin la vérité en face ?

© eirenamg

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Commentaires
L
Et bien ton texte me parle! Comme tu as raison! Ca me fait penser à un passage d'une nouvelle d'Anna Gavalda où un type reçoit un SMS de sa copine avec des émoticônes... Ces petits machins ronds hideux qu'on utilise pour exprimer les sentiments! Quel progrès!
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N
WAoouuu ! Un texte fort et engagé que tu nous livres là ! Je te reconnais un peu dans ce combat que tu mènes là avec la modernité du monde virtuel mais que tu peux mener sur d'autres sujets en live ! ça fait plaisir de voir des personnes avec encore de l'énergie pour rappeler que les valeurs du passé ne doivent pas toutes être oubliées même si on reconnait, et moi la première, les bienfaits d'une société connectée virtuellement mais du coup moins humainement ! Merci !
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V
Whaouhh beaucoup de sujets de débat soulevés dans ton texte , pour ne pas dire criés dans ton texte. À toute chose son revers de médaille...Nous sommes tous accros à nos gadgets même si nous nous en sentons tous un peu esclave. Notre génération sait encore faire la part des choses, en comprend les risques...J'ose espérer que les plus jeunes ouvriront leurs yeux et leurs oreilles (ce n'est pas faute de leur répéter) et s'en mefieront aussi. Maintenant un retour en arrière semble impossible...Alors essayons de vivre le plus intelligemment possible avec ce "progrès". Merci à toi.
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J
Oui le virtuel peut faire peur, oui il peut être dangereux mais un peu comme toute chose mal maîtrisée je pense. Idéalement, il faudrait pouvoir se servir de tout ce que le monde moderne nous propose sans oublier les valeurs du passé. Bon c’est un peu utopique, et il y a du travail, mais un texte comme le tien contribue certainement à le faire. Et puis, comme Virginie, je suis plutôt du genre à voir la bouteille à moitié pleine (sans être naïve hein !) plutôt qu’à moitié vide. En tout cas merci pour ton texte qui a le mérite de nous alerter et de pointer les points négatif du progrès.
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V
Sacré coup de gueule ! Lancé comme un long cri... tu en avais besoin à mon avis ;-)<br /> <br /> Oui c'est vrai que notre monde hyper connecté fait peur : nous en sommes esclaves et en plus nous n'avons plus complètement d'intimité. Mais, pour une fois, je vais voir le verre à moitié plein : le virtuel permet de vraies rencontres, parfois de gens qu'on n'aurait jamais pensé aborder... comme quoi, tout n'est pas à jeter !<br /> <br /> Bonne semaine miss !
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  • Boulimique de livres, amatrice d'émotions, à la découverte sans cesse d'univers littéraire et d'auteurs, j'adore partager mes coups de coeurs et les livres qui m'ont chamboulés. Plonger dans de nouvelles histoires et avoir des livres en stock.
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