Album introspectif et lumineux,tous les hommes désirent naturellement savoir de Nina Bouraoui
Tous les hommes désirent naturellement savoir est une citation d’Aristote, l’auteur délivre un récit introspectif sur son passé, sa vie à la fois en Algérie et en France. Elle a la double culture elle a été écartelé entre deux époques, deux enfances celle dont elle se souvient avant les différents départ vers la France à Rennes, à Paris et celle d’Alger. Dans l’appartement, les virées dans le désert , son amitié avec Ali, la beauté de la nature, mais aussi les ombres de la violence, de la peur, de la guerre civile en clair obscur inversé.
La France ses grands parents, sa vie d’étudiante et surtout sa découverte d’elle même, sa volonté de lutter contre sa honte d’être homosexuelle en fréquentant un bar : le kat. Elle parle aussi de sa frénésie d’écriture, du poids des mots, du passé et de la relation avec sa mère, les non dits familiaux. Elle redessine pour nous ses racines, l’histoire de ses parents, grands parents, la Seconde guerre. Elle dresse aussi un portrait des femmes, des corps des femmes, des violences subies par elle en Algérie ou en France, de cette violence souterraine.
Elle cherche en elle les indices de son homosexualité et elle explique comment il a été difficile pour elle de ne plus avoir honte, de s’accepter, de ne pas se punir.
Avec une langue vibrante, poétique, des chapitres court qui alterne passé présent va et vient des deux côtés de la méditérannee, enfance et jeune adulte. Elle nous montre surtout l’affirmation d’une jeune femme qui clôt son enfance et s’éloigne des drames de son passé ; tantôt nostalgique, forte elle convoque les fantômes du passé comme dans une mélopée.
On revit avec elle, les sensations de liberté, les petits et les grands traumatismes, la nécessité de s’adapter à un nouvel environnement. On approche de ce père lointain, fantomatique face à la figure maternelle qui rassure, qui déborde d’amour et qui parfois s’éclipse dans son monde. J’ai aimé voyager entre les souvenirs, et le devenir et finir sur l’être, la construction est limpide et maîtrisée.
Une recherche de soi, une reconstruction intérieure par les mots, un récit introspectif et intimiste mais pas voyeuriste, des scènes qu’on découvre comme on feuillette un album photo. Un beau coup de coeur pour ce livre de Nina Bouraoui, que je vous recommande fortement de découvrir .Cela a été une très belle découverte du style et de l'écriture de Nina Bouraoui, j'ai apprécié la construction du roman qui alterne le passé et sa période parisienne, les voyages des deux côtés de la méditérannée.
J'ai aimé sa recherche dans le passé de ses parents, de son enfance. La question de l'acceptation de soi, de se libérer des chaînes qu'on se met, qui nous entrave, sa difficulté à aimer et surtout à s'aimer soi même est très belle.
Une lecture partagée avec Virginie pour le Paris-Nantes:
" Je me demande parmi la foule qui vient de tomber amoureux, qui vient de se faire quitter, qui est parti sans un mot, qui est heureux, malheureux, qui a peut ou avance confiant, qui attend un avenir plus clair.
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