Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
le blog d'eirenamg : 1 gourmandise à partager: la lecture
20 septembre 2019

Onde musicale et atemporel: la petite sonneuse de cloches de Jérôme Attal #RL19

20190914_081350

La petite sonneuse de cloches c’est une nouvelle onde de choc, mais pas un choc dans le sens fracassant, brut de décoffrage, plutôt une onde musicale , une onde qui brise la carapace et fait un effet ultra son. Qui de la surface craquelle lentement la vitre.

Jerome Attal nous met dans la peau de Joachim, jeune homme qui vient de perdre son père, brillant professeur de fac en lettres, dont les dernières idées, notes sont contenues dans un cahier. Sur celui-ci il découvre que son père réfléchissait sur un séjour de Chateaubriand en Angleterre en 1793 et sur sa rencontre avec une petite sonneuse de cloche lors d’une nuit où il était enfermé dans la cathédrale de Westminster.

Il décide alors de mener l’enquête pour honorer la mémoire de son père et découvrir le fin mot de l’histoire. Cette partie contemporaine alterne avec la partie historique où on est dans les pas de Chateaubriand. On découvre le Londres de l’époque, la vie d’émigrés pendant la Terreur , la faim, le froid.

On retrouve le don des ambiances de l’auteur, sa manière de décrire le frog londonien, le quotidien des petites gens, la faim qui dévore les entrailles, la folie. Mais aussi la quête d’amour, de sens. 2 enquêtes se mêlent en miroir, 2 couples de personnages de part en part d’un côté Mirabel une jeune bibliothécaire et Joachim, de l’autre Chateaubriand et cette fameuse sonneuse de cloches.

A travers cette construction en diptyque, ce miroir déformant à 2 époques différentes dans un même lieu. L’auteur dessine sa réflexion sur le couple, le manque, le fait de tomber amoureux. Il décortique aussi les valeurs de la société d’ancien régime, les différences de classe qui perdure dans la société anglo saxonne.Il interroge sur la manière dont on fait face au deuil, par l’action, la fuite en avant, la quête même si elle est impossible.

J’ai apprécié de retrouver les thèmes chers à l’auteur, le fait qu’il ne tombe jamais dans le mélo, la liberté qu’il nous laisse avec ses personnages. Sa virtuosité de mélanger le vrai : les éléments biographiques de Chateaubriand et le faux, sa connaissance de Londres et sa vision subjective de la ville. On a l’impression d’être dans un rêve, un monde dédoublé, sur différentes routes possibles.

C’est une onde musicale qui se déploie et comme les carillons des cloches ils tintent de plus en plus fort ou s’atténue avant le silence. Onde historique qui m’a réconcilié avec la vision que j’avais du romantisme de Chateaubriand.

J’aime la fantaisie réaliste de l’auteur qui ne va pas dans la facilité mais si bien décoder les mécanismes des cœurs et faire éprouver les sensations de ses héros. Il donne envie de redécouvrir Londres et de les voir à travers les yeux de ses personnages. J’ai apprécié les deux histoires en parallèle et ce qu’elle dit de notre société. A la fois intemporel et très actuel, le récit est un bonheur de lecture.

Partez à la découverte de la petite sonneuse pour cheminer au cœur de Londres et faire la connaissance des personnages si humains de Jérôme Attal.

Ps : voilà une fois de plus, je suis tristoune d’avoir fini ce roman, là où l’auteur est fort c’est qu’on a l’impression de perdre des amis quand on referme le livre. Vivement la prochaine rencontre avec ses personnages.

 

 

Publicité
Publicité
Commentaires
le blog d'eirenamg : 1 gourmandise à partager: la lecture
  • Boulimique de livres, amatrice d'émotions, à la découverte sans cesse d'univers littéraire et d'auteurs, j'adore partager mes coups de coeurs et les livres qui m'ont chamboulés. Plonger dans de nouvelles histoires et avoir des livres en stock.
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Publicité
Archives
Visiteurs
Depuis la création 107 961
Newsletter
Publicité