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le blog d'eirenamg : 1 gourmandise à partager: la lecture
15 février 2021

Magie poétique et naturelle: la dixième muse d'Alexandra Koszelyk

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Ce 2e roman nous plonge dans la tête d’un jeune homme Florent qui par hasard au détour d’une balade au père Lachaise découvre la tombe d' Apollinaire. Peu à peu s’intercale entre sa vie, celle de jeune prof agrégé qui a un congé de formation celle d’Apollinaire. On côtoie les personnages importants de la vie du poète, son histoire, son intimité, ses femmes, ses sources d’inspiration, ses proches. Mais aussi on voit comment les mots peuvent transformer une vie, comment la poésie  ramène le narrateur peu à peu à son passé, à son enfance, à ce grand fantôme qu’est sa mère absente. La découverte du poète l’amène a réinterroger sa vie, son couple, son rapport au monde, à la nature.

J’ai apprécié la double chronologie, de voir prendre vie des personnages connus comme Picasso, Marie Laurencin. Je ne connaissais pas la vie du poète donc j’ai appris beaucoup sur son époque, ses relations. Le narrateur est touchant qui commence à vivre et à se révolter grâce à la poésie. Face à sa femme Louise qui ne comprend pas toujours ce qui se passe.

On retrouve l’amour de la littérature, de la nature dans ce récit. Cette nature qui prend une place importante dans la vie de Gui et de celle du narrateur. L’auteure réussit à la rendre humaine, à la personnifier. La plume est à la fois poétique, efficace, lyrique par moment. Elle retranscrit bien l’évolution, les bouleversements qui s’opèrent dans la vie du jeune homme.

Les citations des poèmes d’Apollinaire s’insèrent parfaitement dans la vie et le récit, elle fait de son personnage un double moderne du poète. Son cheminement fait écho au lecteur qui comme lui découvre l’histoire, grandit, s’interroge et voit comment la magie de la plume de l’auteur nous embarque dans ce monde à la fois réaliste et magique. J’ai apprécié de retrouver les thèmes chers à l’auteur : l’exil, la nature, le pouvoir des mots, de la littérature, la mythologie, l’absence. L’enfance est à nouveau cœur du récit comment se construire avec des fantômes ? Des parents absents ou taiseux ? Comment vivre quand une partie de notre histoire nous manque? Le fait que les mots, la poésie peut être une béquille, un arbre qui nous donne des racines m’a particulièrement touché.

Le style de l’auteure a encore évolué, la narration insérée de deux histoires, différentes temporalités fonctionne très bien. Le personnage principal est attachant dans sa perte de repères, la magie de l’atmosphère, de la nature autre personnage important du récit est vraiment bien décrite. Comme je n’ai plus regardé les coquelicots de la même manière, ça sera le cas pour les arbres.

Cette quête de sens de sa vie pour le narrateur, qu’il redécouvre avec la poésie qui comble ses béances, ses doutes, ses peurs sont très bien retranscrites. J’ai apprécié la vision de la littérature qui console comme la nature, fait revivre le passé, les souvenirs, colmate une absence.

Un 2e roman réussit qui commence à tisser de jolis motifs comme dans une tapisserie, un univers original, poétique, intime et universel qui met l’environnement et les mots au cœur des pages. Une auteure que je vais continuer à suivre dans les années à venir car sa manière de voir le monde, la vie instille de la magie dans la banalité des jours. Donc partez sur les traces d’Apollinaire et à la découverte de votre humanité en ouvrant ce récit.

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  • Boulimique de livres, amatrice d'émotions, à la découverte sans cesse d'univers littéraire et d'auteurs, j'adore partager mes coups de coeurs et les livres qui m'ont chamboulés. Plonger dans de nouvelles histoires et avoir des livres en stock.
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