la route: les ombres filantes de Christian Guay-Poliquen
L’auteur réussit à nous emprisonner dans son univers ici celui de la forêt. Le narrateur part rejoindre ses oncles et tantes au camp de son enfance. Dans une société similaire à la nôtre, mais plus dangereuse, la solution est d’éviter les autres et les conflits. Sa rencontre avec Olie un jeune adolescent bouleverse ses plans.
J’ai apprécié l’écriture cinématographique de l’auteur, très sensorielle. On a l’impression de vivre avec eux dans la forêt. Les personnages sont attachants et on a envie de savoir s’ils vont réussir à aller au bout de leur périple. La relation filiale, les tensions au sein de la famille, les jeux de pouvoir sont analysés au fil des pages. La relation de l homme à la nature, son instinct de survie, ce qu’il peut faire pour défendre son bien, sa parcelle nous interroge à travers les pages.
La nature est plus précisément la forêt est un personnage du roman: tantôt protectrice, dangereuse, nourricière. Au cours des 3 parties, on prend plaisir à suivre les aventures de notre duo, on est attendri par l’alternance d’enfance et parfois de cruauté d’Olie. On découvre le passé du narrateur qui devient un père pour lui, la première partie m’a fait penser à la route de Mc Cormarck. Cette impression de fin du monde, d’enfermement,la force des liens qui se créent, la dimension tragique.
J’ai retrouvé ce que j avais apprécié dans son précédent roman le poids de la neige, sa facilité a camper une ambiance, une atmosphère. L’impression d’oppression et de liberté de cette vie en pleine nature. Si vous voulez faire une pause dans votre quotidien, vous extraire du quotidien dans ce monde hors du temps, à l arrêt laissez-vous embarquez par les ombres filantes.