Silence: on pourrait croire que ce sont des larmes d'Eric Genetet.
Un roman sur une relation manquée, les non-dits sur la relation mère-fils. Julien s'est construit sur le manque, celui du départ du père, de l'absence de mots. Il a vu sa mère Louise se battre, renoncer à reconstruire sa vie. A la retraite, elle décide de partir s'installer au bord de la mer à Argeles.
Les retranscriptions des états d'âme des personnages principaux et secondaires sont bien faites.
La difficulté de construire une relation, de casser ses habitudes, de faire confiance à l'autre pour le personnage de Julien est au coeur de ses préoccupations. La représentation du métier d'artiste à travers les métiers de comédienne de Louise , de photographe qui est faite à la fois de renoncement, passion, douleur, espoir.
La peur d'oser combler le vide, d'oublier le passé et de parler pour Louise est au centre de sa personnalité. Le personnage de Genio le photographe du bord de mer fidèle à un souvenir m'a particulièrement touchée. Témoin de ce duel mère/ fils, souvenir effacé de Louise et voisin de celle-ci, j'ai aimé cheminer avec ce chevalier servant et voir cette histoire à travers ses yeux.
Une ambiance qui est faite de nostalgie de l'enfance, des possibles et de l'envie de changer. Comme à la fin des vacances, un sentiment doux-amer, avec des personnages complexes qui oscillent et évoluent au fil des pages. J'ai été étonné par la chute du récit, j'aurais aimé cheminer un peu plus avec Julien.
Une jolie lecture l'auteur réussit bien à rendre compte de la complexité de cette relation et comment chacun gère la tristesse, à mettre ses personnages face à leurs contradictions et leurs manques. On se demande s'ils vont enfin réussir à se parler, à faire fi du passé, à vous de le découvrir en ouvrant le roman.