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le blog d'eirenamg : 1 gourmandise à partager: la lecture
16 janvier 2023

Etre soi-même: une chambre à soi de Virginia Woolf.

 

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 Un essai fait de digressions, de citations, d’inventions, mais aussi d’exemples au cours du 16e au 20e siècle.  À travers son regard l'auteur dresse le portrait des à priori de son époque et de la société sur la femme artiste.

Elle montre l’absence de liberté , les rôles assignés, l’invisibilisation, le peu de perspective. Ainsi que son impact sur la création littéraire; pas assez d’intimité, de liberté, la peur du jugement qui fragilise la création féminine. Elle note trop d’aigreur ou des genres limités à la  poésie, au roman pour les femmes. Elle analyse des phrases, passe au crible des histoires, des passages pour étayer son propos.

Elle essaye de se départir de sa colère vis-à-vis d’assertion qui rabaisse la femme et la trop grande présence de la vision masculine du monde, des inégalités. Indirectement elle nous parle de classe sociale, repli sur des activités féminines, moqueries sur celles qui se piquent d’écriture. Elle montre comment son monde est fermé dans une vision sexuée et patriarcale.
Elle n’est pas féministe, mais elle constate que les droits ont évolué faiblement , que même si elle est plus libre elle doit encore faire face à des déclarations péremptoires sur la femme ou de titre dans des ouvrages de bibliothèques comme du Pr von X" l'infériorité intellectuelle,morale et physique du sexe féminin" "la caractéristique de la femme est d'être entretenue par l'homme et d'être à son service", un universitaire M. Browing déclarait" que l'impression laissée sur son esprit après avoir parcouru n'importe quelle catégorie de copies d'examen, indépendamment des notes à leur attribuer, était celle-ci la meilleure des femmes est intellectuellement inférieure au pire des hommes".

Elle constate que les femmes qui ne sont pas indépendantes financièrement, n'ont pas un moment à elle et donc qu'il est logique qu'il y ait finalement peu d'auteures féminines reconnues à son époque.Elle ne souhaite pas penser, de manière binaire , avoir une stricte égalité homme-femme. Elle aime le côté androgyne de l’écriture de Shakespeare qui s’intéresse à l humain sans adopter une vision masculine ou féminine.

Elle ne se prive pas pour moquer l’écriture trop naturaliste, caricaturale ou féminine.Je l’ai trouvé dure avec Jane Austen ou les sœurs Brontë.Elle aimerait une littérature où les perceptions, le monde ne soient pas vus que comme des visions sexuées ou de domination, mais associée aux sensations, à une variété de production pour les femmes, à ce qu’elles soient elles-mêmes, que l’humain prime au-delà du sexe.

Il y a des moments très modernes sur le patriarcat, la hiérarchisation des genres, mais aussi des passages décousus, des répétitions. Mais la volonté de l’auteur d’axer son propos sur l’individu, la nécessaire intimité et l’indépendance financière, un endroit a soi pour être libre, écrire, rêver , imaginer le monde, être un autre est moderne.

Elle a fait écho au rôle empathique qu’a pour moi la littérature , de voir le monde avec d’autres yeux, de ne pas rester sur des clichés, de susciter des interrogations, des fulgurances.

Certaines phrases m’ont marqué, une lecture moins fluide que Mrs Dalloway mais logique, car ce n’est pas 1 roman. Un récit hybride, car elle imagine parfois des personnages et des scènes de vie londonienne, un support à réflexion sur l’art, la littérature et sur la répercussion que peut avoir l’histoire, l'éducation, les personnages féminins dans notre construction identitaire et mentale.Une lecture stimulante, déroutante qui va continuer à m’agiter les méninges.

Avez-vous quelque idée du nombre de livres consacrés aux femmes dans le courant d'une année? Avez-vous quelque idée du nombre de ces livres qui sont écrits par des hommes? Savez-vous que vous êtes peut-être de tous les animaux de la création, celui dont on discute le plus?

"ce qui est surprenant et difficile à expliquer c'est que le sexe- c'est à dire les femmes- intéresse  aussi d'agréables essayistes, des romanciers aux doigts légers, de jeunes gens qui n'ont aucun grade universitaire,des hommes que rien ne semble qualifier en apparence pour parler des femmes, sinon qu'ils n'en sont pas."

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  • Boulimique de livres, amatrice d'émotions, à la découverte sans cesse d'univers littéraire et d'auteurs, j'adore partager mes coups de coeurs et les livres qui m'ont chamboulés. Plonger dans de nouvelles histoires et avoir des livres en stock.
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