Zone d'ombre les larmes du Reich de François Médéline

Ce roman noir a pour cadre l'après 2de guerre mondiale, il se déroule en 1951, un commissaire solitaire de Lyon l'inspecteur Michel vient sur le lieu d'un double meurtre de fermiers. Une fillette de 11 ans a disparu. Le personnage principal semble obsédé par son enquête et cette disparition, c'est un acharné, qui cherche-t-il? Que veut-il expier en s'imposant ses longues virées en vélo?

Peu à peu , on découvre ses motivations, son caractère, ses ambiguïtés. J'ai apprécié d'être avec un personnage complexe, obstiné qui est prêt à tout pour ne pas dévier de sa quête et de ses objectifs. L'auteur réussit par ses descriptions à nous restituer l'ambiance trouble de l'après-guerre, ses apparences parfois trompeuses, sa rudesse. 

Il fait écho aussi à la guerre, à la résistance et aux victimes de la guerre. Tous les personnages ont une ambivalence, une face sombre, les proches des victimes, les personnes que côtoie l'inspecteur pour avancer. On découvre le Paris interlope de Pigalle et on replonge également dans les choix liés à la guerre.

Sans jugement, manichéisme, le récit permet de mettre en lumière des destins de personnes ordinaires qui selon les circonstances font des choix, il nous questionne indirectement sur l'humanité, la volonté de survivre, les bonnes intentions, la filiation.

Le récit a un rythme soutenu comme la course de l'inspecteur, on décrypte peu à peu son histoire jusqu'au dénouement final. J'ai aimé d'avoir à la fin du récit, les informations historiques qui ont inspiré l'auteur pour construire son intrigue et sa volonté de mettre en avant les zones d'ombres de cette période. J'ai été sensible aussi l'écriture directe, précise qui comme dans un film nous met directement en action et nous laisse nous construire notre vision des personnages sans en faire trop ni en rajouter, en ne prenant pas position.

Ce récit m'a vraiment happé, j'ai apprécié son fond historique, son rythme. En général avec les romans historiques surtout sur la 2de Guerre, je suis souvent critique, c'est mon côté historienne qui ressort quand je constate des inexactitudes ou des facilités ou parfois je me lasse du côté trop didactique parfois de certains romans sur le plan littéraire et là ça n'a pas été le cas.

Merci à vleel pour la découverte et la compréhension de l'univers de l'auteur.