Maladie d'amour: un bonheur sans pitié d'Eric Genetet

Le roman de l’auteur est particulièrement intense, il réussit à instiller une tension très rapidement, c’est l’histoire d’une folie amoureuse dans tous les sens du terme. D’un côté Marina est une jeune femme amoureuse de l’amour à la suite d’une déception sentimentale. Elle retrouve un ancien camarade du lycée Torsten .Torsten rêve de trouver enfin sa princesse après une séparation difficile. Il tombe éperdument amoureux de Marina et lui lance des déclarations enflammées.Il est persuadé qu’elle est la femme qu’il lui faut et se lance à sa conquête.

 On assiste à la rencontre au début de leur histoire, folle, intense, Marina est totalement droguée à Torsen , à son odeur de plage,à sa personnalité.  Marina est heureuse, elle qui rêvait de ne plus être le vilain petit canard , qui veut un conte de fées, créer sa propre famille et vivre une folle passion est comblée au départ. Leur histoire semble cocher toutes les cases, puis par petite touche, leur relation vrille. Peu à peu , Torsten infiltre l’ensemble de sa vie, phagocyte son entourage, devient possessif. Puis c’est l’engrenage, la descente aux enfers, le doute, l’incompréhension, la culpabilité, la violence. C’est un roman où la psychologie des personnages, leurs intériorités sont très importantes.

 L'auteur ne juge aucun des personnages, il leur donne tour à tour la parole, on comprend l’impact de leur enfance sur leurs vies d’adulte, leur recherche d’idéal, leurs rouages intimes et leurs failles, leurs obsessions. On voit la face sombre de cette passion amoureuse qui devient de plus en plus dure, qui amène Marina a s’effacer peu à peu.Les mécanismes de l’emprise, de la domination, de la relation fusionnelle et torturée sont bien analysés.  C’est la spirale d’une relation toxique qui nous est décrite pour les deux personnages.

 On a peur pour Marina, on a envie de la secouer pour la réveiller pour lui dire de se sauver, de décider de dire stop. Par moment, Tortsen ouvre la porte sur ses failles et on a certaines clés qui expliquent son comportement vis-à-vis de sa compagne. Dans le livre, rien n’est manichéen, c’est plutôt la dissection d’une histoire passionnelle.

 La fin est particulièrement bien réussie, je ne m’attendais pas à celle-ci. J’ai lu le texte d’une traite, le sentiment d’urgence est bien retranscrit. On se demande comment va se terminer cette « maladie d’amour », un récit réussi, glaçant qui tient en haleine jusqu’à la dernière scène.

Ps: Merci au cercle de Lecture de Maffliers pour la rencontre et l'envers du décor sur ce roman. Bonne lecture à tous.