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le blog d'eirenamg : 1 gourmandise à partager: la lecture
20 juillet 2020

fantômes africains: j'ai déserté le pays de l'enfance de Sigolène Vinson

 

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J’ai déserté le pays de l’enfance est le premier roman de Sigolène Vinson, c’est émouvant de retourner aux sources. On retrouve certains motifs qui seront développés dans ses futurs romans.

L’Afrique, la corne de l’Afrique et Djibouti, sont un fil rouge de l’histoire de la narratrice, une héroïne un peu cabossée. Jeune avocate en droit du travail, qui voit son métier comme un sacerdoce et qui essaye d’expier une faute. Un jour de décembre, son corps lâche.

La voilà contrainte au repos, à l’introspection pendant 4 jours, au centre d’accueil permanent. Un temps pour mettre en pause et comprendre le pourquoi de son mal être depuis son retour d’Afrique, son rapport à sa robe d’avocat, à son père, à la politique.

Elle alterne souvenirs, conversations avec les autres compagnons d’infortune du centre qui chacun se battent avec leurs ombres.

On retrouve le berger pêcheur, Harg, le coffret, l’ombre de Rimbaud à Obock, l’importance de la littérature au fil des mots. La politique, les désillusions, la perte d’idéaux est plus prégnante que dans ses autres romans. La figure du père aussi sorte de vigie qui attend que sa fille se relève.

Le monde contemporain en prend pour son grade avec le personnage de Damien, le militant ; on côtoie aussi les obsessions, les reconstructions que l’on se fait de l’enfance.

L’auteure nous plonge dans le subconscient, la douleur de perdre ses repères, de se rendre compte qu’on doit se libérer du passé, de la transmission, des odeurs de l’enfance pour avancer. Réflexion sur l’identité, celle qu’on se choisit, qu’on construit, qu’on combat. Mais aussi sur le sens parfois de nos vies bien rangées, étiquetées entre boulot, course, tentative de se battre contre le système aux prudhommes. Vision à la fois mélancolique, romantique de l’Afrique et de sa réalité crue. Évocation charnelle et désabusée de l’Afrique, critique de notre société consumériste. La nostalgie de l’enfance , est là avec une écriture directe, percutante, l’auteure nous présente son monde, ses fantômes, ses obsessions.

On voit la plume de l’auteur se déployer, entre ironie, dureté, mélancolie, sensations. Dans ce roman qui porte en germe tout l’univers de l’auteur sur la disparition, le temps qui passe, la beauté, l’importance de mots, le fait de trouver un sens dans un monde contemporain qui n’en a plus.

Un voyage brûlant, incandescent entre fantasme et réalité, entre douleur et espoir, entre arrêt et poursuite, entre s’écarter ou trouver sa voie.

Une fois de plus, l’auteure Sigolène Vinson m’a cueilli que se soit dans ses souvenirs, dans le séjour ou en Afrique. Une fois de plus j’ai apprécié sa narratrice qui est entre 2 temps, 2 options et dont le corps, lui rappelle son chemin, de voir l’Afrique à travers ses yeux.

Donc découvrez l’enfant qui reste en nous en vous promenant dans les pages de ce roman.

ps: pour lire ce roman, il est disponible en ebook ou sur les sites d'occasion, je vous recommande de partir à sa poursuite.

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  • Boulimique de livres, amatrice d'émotions, à la découverte sans cesse d'univers littéraire et d'auteurs, j'adore partager mes coups de coeurs et les livres qui m'ont chamboulés. Plonger dans de nouvelles histoires et avoir des livres en stock.
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