Effluves: le parfum des cendres de Marie Mangez
Le parfum des cendres est un premier roman original, l’auteure nous emmène dans le monde des thanatopracteurs avec Sylvain Bragonnard. C’est un homme bougon, taiseux, qui fait très bien son travail. Son petit monde est bouleversé par la venue d’Alice, une jeune thésarde qui étudie ce monde et va le titiller par ses questions. Elle va mettre en péril son fragile équilibre.
J’ai apprécié la capacité de l’auteur à retranscrire la psychologie de ses personnages, leurs ombres, difficultés, leurs questionnements sur la vie et la mort. Elle réussit également à travers ses descriptions à donner vie à ses mots, notamment sur les passages sur les parfums, la musique ce qui est assez réjouissant.
On a envie de savoir comme Alice ce qui se cache derrière les yeux de Sylvain, comprendre sa non-vie. On mène comme elle notre enquête, même si le lecteur a quelques longueurs d'avance.
J’ai aimé le contraste entre les 2 personnages, Alice si pleine de vie, dynamique, véritable observatrice du vivant qui scanne tout par son regard scrutateur. Son amour de la musique fait le contrepoint avec le silence du thanatopracteur. Sylvain qui semble être un mort-vivant, prisonnier de ses démons que l'on découvre au fil des pages .L’écriture est très agréable et le récit tient ses promesses jusqu’au bout, on quitte à regret nos deux compagnons.
Malgré un pitch qui pourrait rebuter, ce roman est une belle ode à la vie, au soleil, à ce qui est important. Il amène également à réfléchir sur la conception de la mort dans notre monde contemporain, à travers le regard d’Alice, au handicap et à la difficulté de surmonter nos blessures.
Un premier roman captivant comme les parfums de Sylvain, tantôt capiteux et sombre, aérien, citronnés, doux et qui vous emporteront dans des effluves littéraires réjouissants.
Merci à lecteurs.com pour la découverte de ce roman cet été.