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le blog d'eirenamg : 1 gourmandise à partager: la lecture
11 avril 2018

Peinture émouvante la maison à droite de celle de ma grand mère de Michael Uras

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Giacomo est un jeune traducteur qui revient rapidement sur son île natale car sa grand-mère est malade. Il retrouve les habitations colorées, ses parents, sa mère autoritaire, colérique et son père peintre en bâtiment et taiseux.

Avec folie, nostalgie, douceur, mêlant références littéraires avec Moby Dick , Stevo et imaginaire l’auteur dessine, brosse une Sardaigne à la fois réelle et fantasmée. Il insiste sur la beauté de l’île et la particularité de ses insulaires.

Avec Fabrizio le vendeur de journaux et sa maladie, le Capitaine, sorte de figure paternelle pour le personnage principal et ses exploits, sa grand mère la seule confidente de sa famille de fou.

On suit ce moment hors du temps, cette pause dans la vie du héros. Il est comme tous les héros de l’auteur à la fois doux et rêveur, maladroit, intelligent et a du mal avec la réalité. Il se laisse emporter par le charme de l’île et ses souvenirs. C’est ce que j’apprécie chez l’auteur, c’est qu’il esquisse des personnages imparfaits à la fois ordinaire et extraordinaire. Humains et originaux, comme dans les poupées russes, on découvre peu à peu le personnage plus complexe qu’il n’y parait et ce qui en a fait cet homme fragile passionné par ses traductions. Les évocations de sa vie d’avant, sont poignantes.

Les relations difficiles avec les parents, à la fois omniprésents et fantasques, l’amour de la grand-mère, la construction d’une passion avec la traduction. La défaite comme ciment avec l’équipe de foot, la différence et son jugement, la difficulté d’aimer, les conseils de famille. C’est une histoire riche que développe l’auteur au fil des pages.

Un univers de plus en plus fort, avec des images, des sensations, les odeurs de citron les couleurs des maisons, la mer, les biscuits de l’épicière, l’insularité. On se laisse guider dans la tête et les actions du personnage au cours de ces jours sur l’île. Il remonte le fil de ce qu’il est comme un saumon qui retourne à la source. Il se rappelle aussi ce qu’il fuit, cette monotonie, cette langueur qui à la fois l’attire et le révulse.

Les personnages secondaires sont aussi hauts en couleur avec son chef qui le harcèle au téléphone, son oncle Gavino, la belle Alessandra.

J’ai été touché par la poésie de l’auteur, sa manière de camper une histoire, de nous immerger dans celle-ci. Sa façon de recréer l’enfance de son personnage, mais aussi ses doutes, ses fêlures d’adulte. Ce roman est plus intense dans la psychologie des personnages, plus sombre par moment mais l’auteur a l’élégance de ponctuer les moments d’émotions par une jolie étoile qui marque un événement puis un autre car il n’y a pas de chapitre. On écoute la voix de Giacomo nous conter son histoire. Comme dans une fresque l’auteur dessine touche après touche son histoire faite d’ombre et de lumière, chaque goutte de peinture, chaque évènement dans la vie du personnage permet de mieux comprendre la composition. Jusqu’à la fin émouvante.

L’amitié, la magie des Domos, l’imaginaire du personnage véritable rempart à ses sentiments, à son passé avec Jessica démontrent que même dans les pires moments, les mots, la parole, l’art, peut permettre de survivre. Que nous suivons tous des baleines blanches, que la poésie, l’amour des proches, l’amour de nos racines, la vie, la mort,  peuvent surgir à tout moment.

Une poésie plus profonde, moins d’ironie, plus de douceur, une langue toujours aussi belle j’ai retrouvé les ingrédients qui me font apprécier le style de l’auteur. Ce roman marque encore une évolution dans son œuvre avec une histoire tenue de bout en bout qui captive, enveloppe, fait tanguer nos sentiments. Donne envie de suivre Giacomo et sa folle famille, d’aider Fabrizio, de soutenir le Capitaine, de remercier les parents de celui-ci pour se voyage.

Une belle déclaration à cette île, son histoire, ses légendes, sa beauté, sa solitude et à ce qui nous maintient en vie : les mots. J’ai vraiment été touché par le personnage, sa philosophie et ses failles qui ont fait écho.

Donc plongez dans ce roman, vous en ressortirez plus humain, en voyant davantage de lumière, de couleur, en écoutant la poésie des mots, en ayant envie furieusement d’aller en Sardaigne sur les traces de Giacomo.

 PS: Voilà j'ai quelques auteurs que j'apprécie et qui arrivent par leurs mots, à faire vibrer une corde de livre en livre, ils sont peu nombreux, voilà donc une nouvelle corde à mon coeur de lecteur.

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Commentaires
E
une belle histoire qui donne en plus envie de voyager!
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  • Boulimique de livres, amatrice d'émotions, à la découverte sans cesse d'univers littéraire et d'auteurs, j'adore partager mes coups de coeurs et les livres qui m'ont chamboulés. Plonger dans de nouvelles histoires et avoir des livres en stock.
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