En embuscade atelier bric à book numéro 21

© Romaric Cazaux

En embuscade à l’entrée  la jeune femme attendait sur le seuil. Est-ce que c’était une bonne idée de venir jusque là? Elle n’aurait pas la force de se relever si elle échouait encore. Combien de fois le cœur peut il se briser et se cicatriser ? N’y a-t-il pas une date limite, une fois de trop ? Peut-on faire à nouveau confiance quand à chaque fois on prend des vessies pour des lanternes ? Qu’on n’arrive pas à passer l’épreuve de la réalité, du quotidien ?

Alors pourquoi s’infliger ça à nouveau, l’éclat du début, la passion puis le feu qui s’éteint peu à peu ? Le doute, le malaise et la solitude à nouveau ?

Retrouverait-elle le même élan, pourrait-elle faire confiance à nouveau ? Abaisser les barrières ? Pas sûr à son âge. Etait ce bien raisonnable de se lancer à nouveau comme ça  dans l’inconnu? Construire une nouvelle histoire, elle hésitait à l'attendre, immobile comme une poupée désarticulée sur le seuil de la porte. Comme si franchir le pas lui était physiquement impossible, un léger frisson l’a saisit. Cette robe légère n’était pas vraiment une bonne idée, dans cette maison de famille si imposante, où elle avait l’impression de ne pas être à sa place.

Finalement la solitude c’était devenue une habitude, une vieille amie qui lui était familière alors pourquoi  la quitter maintenant ?

Mais son cœur se remit à cogner furieusement, c’était mauvais signe, c’est à nouveau lui qui allait prendre le contrôle à la place de son cerveau. Pourtant, elle était persuadée depuis quelques mois, que ce genre d’émotions ne lui serait plus connu, qu’elle avait réussie à apprivoiser sa solitude. Comme quoi à la moindre occasion, un  regard, des mains magnifiques, elle replongeait tête baissée.

Heureusement qu’elle s’était dit que plus jamais elle ne se laisserait ensorceler par un mec. C’était malin maintenant, avec sa petite robe d’attendre comme une gamine, le prince charmant.

Mais bon maintenant, quelle avait accepter d'aller chez lui, elle n’allait pas s’enfuir, ça serait pour le coup vraiment ridicule. Il lui avait dit d’attendre car il voulait lui montrer quelque chose. Elle se retourna et  s’avança dans la pièce ensoleillée tournant le dos à la pénombre et à ses peurs.

Parce qu’après tout peut être que son cœur cette fois ci ne se tromperait pas. Le soleil qui luisait brillant et haut à travers la haute fenêtre lui fit du bien. Un sourire lentement se dessina sur ses lèvres quand elle entendit son prénom.

©eirenamg

Comments

[Leiloona]

Un joli moment ... ♥

[Stephie]

Ah l'amour...

[Benedicte D.]

Difficile de se décider à avancer lorsque le cœur et la raison ne tiennent pas le même langage....A un moment il faut abandonner le combat et laisser l'un ou l'autre prendre le dessus....Heureusement quand même qu'il ne l'a pas fait attendre plus longtemps !!!!

[Claude]

La solitude est génératrice d'imaginaire qui, heureusement ou malheureusement, se confronte régulièrement aux réalités... Joli texte.

[Sabine]

Joli texte qui dit la difficluté d'y croir eencore mais aussi l'espoir .